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Emploi Toujours moins de saisonniers agricoles chaque année

Le nombre d'emplois au sein des exploitations agricoles diminue une nouvelle fois en 2020, à l'image des dix dernières années.

En 2020, le nombre d’emplois agricoles se replie de 1,5 % sur un an, suivant la tendance des dix années précédentes. Agreste explique cette diminution par le recul de l’emploi saisonnier qui chute de 10 % entre 2019 et 2020.

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Tous les ans, le service de la statistique du ministère de l’Agriculture présente le niveau de l’emploi agricole observé par rapport à l’année précédente. Le 7 mars 2023, Agreste a publié son analyse pour 2020 et l’évolution de l’emploi par rapport à l’année précédente. Première constatation : le nombre d’emplois au sein des exploitations agricoles continue de diminuer en France métropolitaine, particulièrement pour les travailleurs saisonniers ou occasionnels.

L’emploi saisonnier chute de 10 % entre 2019 et 2020

En France métropolitaine, en 2020, le volume d’emplois mobilisé par les exploitations agricoles est estimé à 674 890 équivalents temps plein (ETP). Cela représente une baisse de 1,5 % par rapport à 2019, soit 10 190 ETP en moins (tableau 1). Cette diminution s’inscrit dans la tendance observée entre 2010 et 2020 : –1,1 % en moyenne chaque année sur cette période.

La diminution du nombre d’ETP en 2020 est largement portée par l’emploi saisonnier ou l'emploi occasionnel (hors prestations externes), qui diminue de plus de 10 % en un an.

© Agreste - Recensement agricole ; MSA ; traitements SSP - Entre 2019 et 2020, l'emploi mobilisé par les exploitations agricole de France métropolitaine, mesuré en ETP, diminue de 1,5 %.

Le volume de travail des chefs d’exploitation et des coexploitants [1] diminue également, mais de façon moins marquée que sur l’ensemble de la décennie 2010 : –0,9 % en 2020, contre –1,3 % en moyenne entre 2010 et 2020. Même constat pour le volume de travail des conjoints et autres actifs non-salariés : –4,6 % en 2020, contre –9,6 % entre 2010 et 2020.

En revanche, le nombre d’ETP des salariés permanents [2] augmente de 1,9 % en 2020, de manière cohérente avec la tendance observée entre 2010 et 2020 : +1,6 % en moyenne sur cette période.

Le repli de l’emploi agricole par secteurs

Le nombre d’ETP des exploitations spécialisées dans les cultures fruitières ou autres cultures permanentes diminue de 5,6 % en 2020 (graphique 1). Cette baisse marque une rupture avec la dynamique observée sur la décennie 2010, où l’emploi arboricole croissait en moyenne de 0,4 % par an.

© Agreste - Recensement agricole ; MSA ; traitements SSP - L'emploi en arboriculture diminue fortement en 2020.

Les ETP diminuent également plus que la moyenne dans les élevages de bovins à viande (–2,1 %) et bovins mixtes (–1,6 %), mais ces évolutions s’inscrivent dans la tendance de la décennie 2010 pour ces deux spécialisations. La baisse des ETP dans les exploitations spécialisées en bovins à viande est particulièrement marquée en Nouvelle-Aquitaine (–400 ETP, soit –2,9 %).

À l’inverse, l’emploi agricole croît dans les élevages d’équidés : +0,6 % en 2020, contre –3,7 % en moyenne chaque année entre 2010 et 2020. Même bilan pour les élevages d’ovins ou de caprins : +0,5 % en 2020, contre –1,4 % entre 2010 et 2020.

L’emploi en culture de légumes ou de champignons augmente de seulement 0,1 % en 2020, mais marque le pas par rapport à l’ensemble de la décennie, soit +4,8 % par an en moyenne. Cela s’explique par les intempéries du printemps, suivies de la sécheresse de l’été.

Les salariés agricoles gagnent 18 centimes

En métropole en 2020, le salaire horaire brut moyen dans les exploitations agricoles, y compris pour les apprentis, est de 13,04 euros. Une croissance de 1,4 % sur un an, soit dix-huit centimes de plus par heure travaillée. Cela correspond à 1,3 fois le Smic, qui a par ailleurs crû de 1,2 % sur la période.

© Agreste - Recensement agricole ; MSA ; traitements SSP - Les salaires dans les élevages bovins augmentent, mais ils restent à des niveaux nettement inférieurs à la moyenne nationale.

Les spécialisations au sein desquelles les hausses de salaires sont les plus fortes sont :

[1]. Y compris les chefs et coexploitants salariés.

[2]. Y compris les conjoints salariés et les autres actifs familiaux salariés.

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